Comment le PCF peut redevenir le grand parti de l’émancipation

Réformes sociales ou révolution ? Révolution, car le capitalisme en crise n’a plus de marge de manœuvre pour « lâcher » des compromis. Mais dans tous les cas, il faudra une mobilisation populaire importante. Or qui dit « mobilisation » dit « organisation ». Le Parti communiste doit retrouver sa vocation à organiser les masses et pour cela doit s’implanter au plus près des réalités vécues par la classe des travailleurs et des travailleuses, l’entreprise et le quartier. Le rôle des cellules communistes est crucial pour réaliser ce travail d’implantation, d’adhésion, de mobilisation et d’organisation.

Ce travail ne s’effectura pas en légitimant des accords au sommet mais en mettant en avant la visée socialiste et communiste comme seule à même de répondre aux défis de notre temps. Cela implique de lutter contre l’appareil idéologique libéral-libertaire du capitalisme qui délégitime le socialisme et le communisme et présente le capitalisme comme le règne de la liberté.

Si le peuple avait un véritable outil démocratique à sa disposition, on peut penser que les luttes et l’union des prolétaires seraient au niveau nécessaire pour faire reculer sensiblement l’extrême-droite et le néo-libéralisme. Or, il faut avoir les pieds sur terre : la gauche ne vit pas son pluralisme comme un atout démocratique, elle retombe dans les erreurs du parti hégémonique qui, avec la FI décide d’imposer sa loi et se comporte comme s’est comporté le PS hier, en répétant les mêmes erreurs d’une union où les contradictions programmatiques sont telles qu’on refuse d’en débattre avec les citoyens alors qu’elles sont fondamentales (indépendance énergétique avec la maitrise nationale et le developpement du nucléaire, ré-industrialisation, financement de la Sécurité sociale, traités européens, analyse internationale, etc.)

On réitère une pratique éculée de l’union au sommet qui a fait les preuves de son inefficacité pour les intérêts populaires sous les mandats de Mitterrand et de Hollande, qui a desespéré nombre de travailleurs et qui en trompe d’autres avec l’illusion qu’un gouvernement de gauche pourrait prendre des mesures de progrès alors que la majorité du peuple n’est pas en position de combat offensif, aucunement préparée politiquement pour faire face aux agressions du grand capital (démolition de la Sécurité sociale, des services publics, et surexploitation avec explosion de la précarité) qui sont à l’œuvre et qui redoubleraient face à un gouvernement commençant à rompre avec le libéralisme. Au bout de 50 ans, ce sera peut-être la dernière fois que ce type d’accord au sommet fera un minimum illusion, car même si l’actuel accord de la NUPES permettait l’election d’une majorité d’élus votant quelques mesures favorables aux travailleurs, ce qu’il faut soutenir bien sûr, comme le fait le PC, la bourgeoisie réussirait rapidement à les détruire puisqu’elle a l’appui du Président, un Sénat de droite et surtout qu’elle n’a pas en face d’elle un peuple uni puisqu’il est profondément divisé sur des questions sociétales, attisées par cette même grande bourgeoisie qui, pour le moment, peut dormir relativement tranquille puisque les couches populaires ne sont pas conscientes des enjeux de classe en termes de stratégie politique pour faire reculer le capital.

Le capital a réussi par son appareil idéologique libéral-libertaire à convaincre des millions de gens que le communisme est une erreur, et même une erreur criminelle, en s’appuyant sur des faits dont les causes sont attribuées au seul communisme des pays socialistes sans les contextualiser dans leurs rapports de guerre de classes avec le capitalisme impérialiste, mais aussi en occultant totalement l’immense travail fait par les communistes français à la Libération avec la création de la Sécurité sociale et de services publics souvent liés à des entreprises nationalisées (EDF, GDF, PTT, SNCF) qui ont eté progressivement démantelés, privatisés, exposés à la concurrence capitaliste européenne. Une guerre idéologique où l’amnésie et le mensonge sont centraux qui a donc consisté à détruire la mémoire populaire, celle du mouvement ouvrier et du communisme, à le criminaliser. Une guerre idéologique qui a consisté à présenter le capitalisme comme le champion des libertés et des droits de l’homme au point que des millions de Francais, aujourd’hui envahis par la propagande des médias, oublient ou ignorent que tous leurs droits et le peu dont ils disposent ont été conquis au prix d’énormes sacrifices des exploités de notre pays mais aussi des peuples de l’ex-empire colonial français, que 25 millions de Soviétiques sont tombés héroïquement pour libérer l’humanité du nazisme, que l’impérialisme a causé plus de 60 guerres dans le monde ces dernières décennies entraînant le massacre de millions de personnes et que, malgré tout, les peuples de la planète s’organisent contre les crimes commis par l’impérialisme sous la houlette de l’OTAN et les monstres terroristes qu’elle a créés, directement et indirectement. Ces peuples n’en peuvent plus de ces rapports capitalistes de domination, de pillage de leurs ressources et d’exploitation des travailleurs et parviennent, malgré la menace, à ce que des États très differents politiquement puissent coopérer (Brésil, Russie, Inde, Chine et bien d’autres).

Ce manichéisme idéologique grossier est aussi un obstacle au rassemblement du peuple et à sa clairvoyance sur ce qu’est fondamentalement le capitalisme dans sa phase impérialiste : une gravissime menace de destruction de l’humanité qui doit être combattu par la bataille pour un enseignement de l’histoire qui ne soit plus sous l’influence de l’idéologie dominante mais produit par des historiens critiques s’appuyant sur un véritable travail de recherche scientifique.

Faire croire que le capitalisme est réformable en le régulant est plus qu’une erreur, c’est une faute. Il n’y a plus aucune marge de manoeuvre où le capital cèderait sur la création de plus-value à l’issue de classiques rapports de forces sociaux, les 30 dernières années ont montré que les luttes sociales sont pour l’essentiel orientées sur la préservation des acquis et non sur la conquête de richesses sociales sur les profits.

Avec cette stratégie seulement défensive, c’est le capital qui gagne, comme l’ultra-milliardaire Warren Buffet s’en est félicité annoncant que dans la lutte de classes, c’est sa classe, celle des ultra-milliardaires qui est en train de gagner.

Des luttes sociales défensives sont des luttes qui, à terme, perdent sur le fond, car elles ne posent jamais la question politique d’un autre mode de production et de consommation ; la question concrète de la propriété des grands moyens de production et d’échanges.

C’est pourtant là, sur ce terrain, que doit se situer un parti communiste en favorisant un syndicalisme de classe d’une part et en organisant sa présence politique dans les entreprises et sur les réseaux sociaux professionnels de salariés.

Marx a annoncé et démontré l’impétueuse révolution que la bourgeoisie depuis deux siècles a imposée à toutes les nations. Cette mondialisation conduit à un bouleversement universel que Lénine avait caractérisé comme l’impérialisme envahissant toutes les contrées de la planète et imposant les rapports sociaux capitalistes partout.

Ce développement prodigieux des forces productives, jamais vu dans l’histoire de l’humanité, a produit un nouveau type de lutte de classes, celui de la lutte à mort entre la classe capitaliste et la classe productrice du salariat. Le capitalisme est désormais dans une crise générale du fait de la suraccumulation du capital qui entraine une baisse tendancielle du taux de profit et une sur-exploitation nécessaire et même indispensable pour la survie de la classe dominante qui a pour noms : guerre, chômage, paupérisation, division et mise en concurrence des exploités, des nations, massacre de millions d’humains et destruction de leur environnement.

Non, le capitalisme n’est pas réformable. Le penser est une grave erreur théorique. Le penser, c’est inéluctablement s’inscrire dans l’idée qu’on pourrait le réguler afin d’améliorer la vie des gens. Or, plus le capitalisme se développe, plus il développe en son sein la contradiction fondamentale entre le capital et le travail. Le salariat n’a jamais été aussi développé, des milliards d’individus dépendent désormais du rapport qu’ils ont avec le capital. Des milliards sont exploités au sens où ils produisent de la plue-value comme jamais le capitalisme n’avait jusqu’ici réussi à en accumuler et au sens où les travailleurs en sont de plus en plus dépossédés pour répondre aux besoins élémentaires de leur vie quotidienne et de l’émancipation sociale, notamment avec les services publics et la perspective d’une sécurité sociale complète de la santé, retraite, emploi, formation, loisirs.

La lutte des classes en France va prendre des traits inédits. Tout le système politicien va être confronté au fossé entre son discours et la violence de classe qui a commencé à produire des secousses de moyenne intensité (crise de la métropolisation et désertification des territoires ruraux, remise en cause du droit à la retraite, inflation, ségrégation sociale renforcée dans l’éducation, déclassement et paupérisation galopante) avant des séismes ravageurs de très haute intensité (guerre en Europe provoquant des dépenses faramineuses d’armement payées par les peuples, migrations de masse, explosion des prix de l’alimentation, chômage, autoritarisme et répression…).

Les communistes et tous les militants de gauche sincères, attachés à notre nation, devront être plus que jamais aux côté des gens, dans le peuple, comme des poissons dans l’eau, non pour les convaincre que les partis politiques ont raison de s’unir sur un programme auxquels ces citoyens n’ont pas participé mais pour les inviter à s’organiser en cellules combattantes, véritables foyers de résistance politique, d’éducation populaire et d’initiatives. Qu’ils s’y préparent.

 21 novembre 2021 : fondation officielle de la cellule Marie-Hélène Calvetti (Vaucluse),première cellule d’entreprise privée dans une usine du secteur agro-alimentaire

Nous arrivons à la fin d’un cycle. Le capitalisme destructeur va broyer encore des millions de vie sur la planète, causer des ravages contre le climat, démontrer son incapacité à répondre aux défis de notre temps tout en déployant un arsenal idéologique sophistiqué faisant partie de sa stratégie de domination de classe pour associer les exploités à leur propre exploitation.

Les peuples assurément réagissent et ne laisseront pas faire, ils vont relever la tête, chercher les meilleures stratégies pour se débarrasser du capitalisme. C’est la phase actuelle, la plus confuse, dans laquelle le populisme exprime sa fonction néfaste.

Pour bâtir les jours heureux, il faut absolument developper la conscience critique et politique des exploités mais pour cela, il leur faut un parti apte à les rassembler et à leur permettre de s’organiser.

Un parti qui dénonce tout le fatras des appareils bourgeois d’une démocratie confisquée, plus formelle que réelle, favorisant l’abstention et le vote par défaut, niant les grands débats de société et limitant la démocratie à des mascarades électoralistes et d’alliances politiciennes. Un parti qui permette aux citoyens de s’organiser pour faire vivre par leurs actes une démocratie agissante au sein de cellules communistes qu’il faut absolument développer partout et dont la reconstitution peut être rapide si les communistes le décident selon une stratégie de répartition des forces militantes qui soit pragmatique et en lien avec des objectifs précis sur les territoires concernés. De telles cellules peuvent être animées sur un territoire délimité par des adhérents motivés, formés aux bases du marxisme militant, aux techniques d’écoute, de recueil d’informations et d’animation de réunions ne perdant jamais de vue que le but est d’amener le plus grand nombre de personnes non seulement à s’exprimer mais à participer à des actions collectives débattues et décidées collectivement, d’assurer le suivi rigoureux de la mise en œuvre des décisions et d’évaluer l’action, en fuyant toutes les actions gauchistes ou populistes élaborées en petits comités ou entre organisations politiques dans des buts opportunistes, en dénonçant les actes et méthodes des manipulateurs et opportunistes de gauche, bref d’agir au sein du peuple comme les meilleurs promoteurs de la démocratie par l’exemple et non seulement par des déclarations.

La tâche de la démocratie en action au sein du peuple est celle de l’émancipation. Elle a besoin pour cela d’un parti réellement communiste dans les faits et en priorité dans la classe ouvrière et les milieux populaires trop influencés aujourd’hui par les populismes de droite et de gauche. Cette tâche est ardue et exigeante mais elle est vitale pour le pays et, au-delà, pour construire un monde de paix et de fraternité.

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